Etape
Patras - Corinthe
Kilomètres
110
Météo
La nuit il fait frais
Phrase du jour
'Libéré délivré je ne ferais plus jamais de vélo' - Mathieu
Résumé
Pendant notre repos à Patras, nous apprenons avec horreur que notre plan de prendre un train pour raccourcir quelque peu une longue étape jusqu'à Corinthe est impossible. En effet le train ne circule pas pour cause de travaux entre Patras et la ville d'Akio, 110 kilomètres plus loin. Et vu l'état des lignes, je pense que ce sera comme ça pour encore au moins 10 ans. Quand on demande au vendeur du guichet 'how to go with bicycles to Corinthe', il nous réponds en rigolant 'with your bicycles'. Très drôle.
Plus le choix, il faut faire la grosse étape. Mathieu me propose alors son plan pour accomplir cette étape : se lever à 2h30 du matin et faire l'entièreté des kilomètres pendant la nuit. Depuis quelques jours j'ai des doutes sur Mathieu. Il ne supporte plus la chaleur et le soleil, il refuse de rentrer dans les églises que nous visitons, il ferme les volets dans sa chambre en pleine journée et je commence à suspecter que si je lui cuisine de l'ail, il mourra en se tordant de douleur. Entre ce plan de vélo de nuit et le fait qu'il ait bu un litre de jus de fruit bien rouge la veille, je me demande si il n'a pas fait la mauvaise rencontre d'un vampire grec. Cependant pour l'instant à part me demander de me lever la nuit, il n'a pas essayé de me mordre. Je reste vigilant pour la fin de ces vacances et je projette d'appeller un exorciste orthodoxe à Athènes.
J'arrive cependant à négocier le réveil à 6h. Il fera encore nuit, mais il ne pourra pas sévir trop longtemps avant le lever du soleil. Nous partons donc très tôt, à 7h. Nous roulons comme des fous furieux dans le frais sur une excellente route longeant la côte. Même les dénivelés pourtant nombreux sont passés au 3ie plateau, Mathieu parce qu'il ne risque plus de passer en dessous pour que sa chaîne ne saute pas, moi parce que je suis un gros boeuf qui aime forcer sur les pédales. À 10h30, nous avons déjà roulé plus de 80 km !
Ma selle ayant cassé à la fin de l'étape précédente, j'en ai acheté une neuve à Patras. J'avais le choix entre une selle de voyage stylée, une selle de vélo de course optimisée, une la selle budget qualité vélib. J'ai evidemment sélectionné la dernière pour économiser de l'argent en me disant que ça passerait pour les peu de kilomètres restants.
Très TRÈS mauvaise idée. Dès le premier kilomètre, je ne comprends pas comment m'asseoir sans avoir un mal de chien. Mes fesses délicates habituées au luxe de la selle en cuir Brooks moulée pendant plus de 10.000 kilomètres et qui me font la sensation d'un fauteuil prennent durement le choc de la selle en plastique dur. Toutes les positions étant douloureuses, j'en change tous les 15 coups de pédales, ce qui n'est pas très agréable. Nonobstant, à 11h55, nous arrivons à la gare d'Akio après 105 kilomètres, ce qui est un record absolu en une matinée pour nous ! Un petit train nous permet d'effectuer les 18 dernières bornes chiantes dans la chaleur et nous nous reposons à Corinthe en attendant la dernière courte étape de demain qui nous amènera à Athènes.