Etape

Agrinio - Patras

Kilomètres

85

Météo

Supportable le matin

Phrase du jour

J'ai l'impression d'être un berger grec - Quentin qui vient de manger 50 olives et boire 1 litre de lait de chèvre.

Résumé

Hier soir avant de nous coucher, nous regardons une série de documentaires sur les guerres puniques qui ont violemment opposé Rome et Carthage. Le documentaire expose le fait que malgré plusieurs signes évidents des dieux, comme un mauvais vent d'est et des poules qui refusent de manger du grain, les romains ont décidé de prendre la mer pour confronter la flotte carthaginoise.

Mal leur en a pris puisque l'intégralité de leur flotte a sombré en mer, tuant environ 100.000 romains selon le reportage. Je me dis que ce n'est sacrément pas de bol et qu'il faut que nous soyons nous aussi très attentifs aux signes envoyés par les dieux. Les dieux Grecs en l'occurrence. Il parait cependant que les dieux Romains sont une copie des dieux Grecs. Bref, soyons attentifs.

Nous partons ce matin à 8h ce qui est un record battu une seule fois, et dans de terribles circonstances, lors de la traversée du désert kazakh. C'est un vrai plaisir puisque il fait encore très bon à cette heure là et nous pouvons profiter de la superbe lumière du début du jour découvrant les montagnes au loin. Mis à part le trafic à la sortie d'Agrinio en ce lundi matin, tout se passe bien. Nous traversons de superbes gorges et avançons à bon train, autour de 23km/h, en dépit de quelques côtes.

À 9h45, heure de départ habituelle nous avons déjà avalé plus de la moitié de l'étape. La seconde partie est un peu moins roulante. La température remonte, ma chaîne n'en fait qu'à sa tête et nous sommes retardés par un pont barré qu'il faut contourner. Je suis d'ailleurs obligé de franchir le second col au 52 dents, la seule vitesse qui demeure un minimum viable. Pour les non-cyclophiles, c'est un peu l'équivalent d'essayer de monter à Montmartre avec sa voiture en fond de 5 ème, il faut beaucoup accélérer.

Dans ce fameux col, Komoot nous prédit 250 mètres d'ascension sur la nationale. Quentin observe que l'autoroute passe elle par un tunnel sous la montagne. Je dois le retenir pendant qu'il escalade les grilles de l'autoroute pour passer le tunnel à vélo. Nous franchissons donc ce dernier obstacle et amorçons une descente vers Patras dans un paysage de rêve.

Quelques kilomètres avant d'arriver à Patras un terrible vent de face se lève. Puis, quelques mètres avant l'arrivée, la selle de Quentin qui tenait suite à une réparation précaire réalisée en 2018 au Japon se rompt brutalement. Je ne peux m'empêcher de repenser à la veille et de voir là deux terribles manifestations de la colère des dieux. J'en fait part à Quentin en lui proposant de terminer plutôt le voyage en train.

Il hésite un peu et comme il s'agit d'une personne très sage, me propose de confirmer ma théorie en se faisant lire l'avenir dans un foie de chèvre. Nous allons donc chercher un oracle pendant ces deux jours de repos à Patras pour déterminer si la volonté d'Hèrmes, le dieu du voyage Grec, est que nous achevions ce périple en train ou en vélo.