Etape

Termoli - Ippocampo

Kilomètres

115

Météo

Sud de l'Italie + mois d'août = fécho

Phrase du jour

'Oh non mon shampoing s'est vidé dans ma sacoche car je me suis assis dessus pour faire un siège' - Mathieu

Résumé

Jusqu'à présent dans ce voyage, les choses s'étaient plutôt très bien passées. Étapes roulantes pépouzes qu'on apprécie kiffer.

Le début de cet étape qui nous fait esquiver le talon de la botte de l'Italie en passant droit dans les terres est du même acabit. Certes, il fait très chaud, mais bon c'est normal et on avance gaiement en parlant de Youtube, de burnout et de faire une chaine secondaire consacrée à nos voyages (ça n'arrivera sans doute jamais). Nous prévoyons un pique-nique sympa car nous sommes dimanche, que tout sera bientôt fermé et surtout nous suspectons que nous n'allons plus voir grand chose de la civilisation en passant par l'intérieur des terres. Maintenant que nous sommes dans le sud, nous croisons moults gens souriants (très sympa!), cactus (sympa!), détritus par terre (moins sympa!) et routes à l'asphalte défoncée (pas du tout sympa!)

Vers 13h, nous sommes heureux, nous avons déjà roulé 80 kilomètres sur le total, il ne nous en reste qu'une quarantaine et nous décidons de prendre notre pause pique-nique bien méritée. Au loin, les nuages s'amoncellent et nous entendons un orage, mais nous tentons de nous rassurer en nous disant que la montagne devrait empêcher l'orage d'arriver jusqu'à nous.

5 minutes plus tard, un éclair explose à quelques centaines de mètres de nous avec un bruit énorme. Ne souhaitant pas revivre ce que nous avons vécu en serbie en roulant dans un déluge dangereux, nous partons la queue entre les jambes avant de finir notre focaccia aux herbes accompagnée de son fromage pecorino délicieux et ses tomates cerises locales.

S'ensuit une course incroyable

Qui gagnerait entre : un orage menaçant se déplaçant à la vitesse du vent et capable d'exploser à tout instant, fonçant plein sud-est

Et : 2 cyclistes en pleine digestion, luttant contre le vent de face (qui fait son retour juste pour l'occasion le petit coquin), la chaleur, le manque d'eau et une route vide de tout bâtiment pour s'abriter sur une longueur de 40 kilomètres ?

Faites vos jeux !

En vrai c'est quand même incroyable que des nuages noirs nous suivent à toute vitesse mais qu'on se tape du vent de face au niveau du sol. On a même vécu une scène assez dingue ou les éoliennes devant nous tournaient à fond à l'inverse de notre direction (vent de face) alors que les éoliennes derrière nous tournaient à fond dans notre direction (vent de dos). Le tout avec deux masses d'air qui se percutaient sur nous, l'une étant un vent brûlant de face, l'autre un vent froid de dos. Très étrange à vivre, à la limite de la dissonnance cognitive.

Ce combo du manque d'eau, de n'avoir aucune échappatoire sur une route vide, de devoir courir contre le temps, avec un vent de face, sans avoir pu bien manger, nous a rappellé avec nostalgie les étapes en Asie Centrale lors du voyage de 2018. Heureusement pour nous, c'était plus court cette fois ci que les 2000 kilomètres faits dans ces conditions à l'époque, car au bout de 40 kilomètres de souffrance, nous rejoignons à nouveau le littoral, nous dormons d'ailleurs cette nuit dans un beach club avec plage privée. Demain Bari !