Etape

Ippocampo - Bari

Kilomètres

105

Météo

Plutôt cool

Phrase du jour

Je t'ordonne de revenir - Mathieu qui parle à sa bouteille qui roule au milieu de la rue.

Résumé

Hier soir Quentin se couche à 21h45 je crois que je n'ai encore jamais assisté à un tel fait, à part peut-être au retour du Mont Blanc.

Lorsque je me réveille à 8h30 le lendemain, il m'a l'air particulièrement fringuant. Et pour cause, il s'est levé à 4h30 pour lever les couleurs (françaises) sur le beach club au son du clairon. Il a aussi couru 15 kilomètres sur le sable, puis après 55 pompes et tractions il a procédé à une maintenance préventive de nos vélos.

Par la suite, il a organisé tout ses caleçons par motif, fait son lit au carré et appris 12 leçons de Japonais. Pendant que j'émerge lentement je l'entends terminer un session de coaching avec le légionnaire Major Gérald.

Je me demande donc, à raison diront les gens qui ont le privilège de le connaître, si il n'a pas été remplacé dans la nuit par son double local maléfique, Quentino Mollardo commando parachutiste de son état.

Après quelques kilomètres il manque de se faire écraser à une intersection, en misant son salut uniquement sur l'ABS de série des Fiat Punto et l'action du saint esprit. Je suis rassuré, il n'a sûrement pas été remplacé finalement.

Le début de l'étape est relativement poussif. La trace Komoot n'est pas particulièrement efficace et nous avançons à la modeste allure de 19km/h. Nous serpentons sur de petits chemins non carrossables au milieu de palmeraies et de champs de cactus. J'ai parfois plus l'impression de me frayer un chemin dans le oued direction Ouarzazate que de traverser les Pouilles.

En seconde partie de journée nous inventons un nouveau jeu pour passer le temps. Quentin me demande d'estimer le nombre de feux de signalisation nous séparant de notre objectif. J'avance de manière complètement conjecturale le chiffre de 38. Voyant que je suis mal embarqué, j'invente de nouvelles règles :

  • Tous les quatre feux, en soustraire quatre.

  • Si deux feux rouge s'enchaînent compter plus trois.

  • Les feux orange et éteints ne comptent pas.

  • Au passage d'un feu vert, le score augmente de la minute courante modulo 10, le tout au carré.

Je croyais pouvoir décourager Quentin pour qu'il oublie ce pari mais c'est raté. Non seulement il maintient le compte mais me promet en plus de me faire payer le reste du voyage si je perds.

Le compte de feux est à 154 (merci 9 au carré) à quelques kilomètres de l'arrivée. Nous instaurons une nouvelle règle pour pimenter le final. Si nous passons deux feux consécutivement au orange, il s'agit d'un but en or et je gagne le jeu.

Alors qu'une situation parfaite se présent avec deux feux sur le point de passer au orange dans la dernière grande rue, Quentin freine au milieu de la route, causant la perte du pari.

Nous allons rester à Bari pour 3 nuits le temps de goûter les spécialités locales (orecchiette et panzerotto) et contracter un prêt auprès de la Camorra barese en ce qui me concerne.