Etape

Ravenna - Fano

Kilomètres

125

Météo

Estival mais ça passe

Phrase du jour

'S'il te plait dessine-moi un moteur 8 temps VMAX' - Le petit prince des routiers

Résumé

L'ambiance est au beau fixe ce matin, car fait rare dans nos voyages, nous n'avons pas encore cassé un élément de nos vélos, Mathieu n'a pas encore fait de saut à l'hôpital local et je n'ai pas encore eu d'intoxication alimentaire. Nous partons donc gaiement et devisons sur les différences entre le protocole IPv4 et IPv6. Nous repassons devant le supermarché de la veille et je me demande vaguement pourquoi mais l'explication de Mathieu sur l'intérêt de forcer son protocole GUIX à boot sur le protocole IPv6 lui permettant d'optimiser de 3.6% ses performances internet m'absorbe trop.

20 minutes après, Mathieu s'exclame devant un parc pour les enfants avec des trampolines (c'est suspect) : Ah BITE on revient en arrière ! Et c'est le drame, nous avons fait 8 kilomètres en arrière. Pour rattraper cette erreur, nous devons couper à travers champs et forêt, ce qui est super sympa sauf quand je me prend une grosse branche de plein fouet dans la tête. Je saigne un peu mais le casque a bien absorbé le choc. Mais j'aurais quand même mal au dos le restant de l'étape en punition de mesurer 1m95 et de monter ma selle au maximum.

Cet épisode passé, nous regardons l'heure. Nous avons pédalé quasiment deux heures et nous sommes à 15 km de la ville que nous avons quitté. Dur. Heureusement il fait bon, et de toute façon on a pas trop le choix. Nous arrivons dans la grande continuité de plages et de stations balnéaires de la cote adriatique. Mathieu qui déteste les nationales et se faire frôler par des camions semble apprécier grandement se faire frôler par des chiens en laisse, des enfants complètement imprévisibles et des vieux italiens sur leurs vélos pliables se déplaçant environ à 6 kilomètres/heure. Sûrement parce que si il y'a un accident, ce sera lui le tueur et non le tué et que 10 ans de prison est supérieur à la peine de mort, et je ne fais pas de commentaire.

Cela est d'autant plus dangereux qu'en sus d'être un projectile de 100 kilos lancé a 25km/h sur des pistes cyclables étroites et surfréquentées, Mathieu est également en charge du guidage. Je le vois régulièrement pencher la tête sur son téléphone pour vérifier que nous sommes dans la bonne direction tout en esquivant un labrador qui fait caca sur sa gauche et une famille allemande avec poussette sur sa droite. Jolie performance.

La suite de l'étape nous sort de la continuité urbaine et nous (re)découvrons le superbe countryside italien. J'aperçois les collines se former mais je me persuade que par miracle une vallée cachée fertile complètement plate fera le lien entre les 2 prochaines villes. C'est à ce moment là qu'une côte extrêmement raide apparait dans mon champ de vision, que Mathieu s'échine déjà à gravir avec la fameuse technique 'Diagonale à gauche, diagonale à droite pour que ce soit moins raide'. Par contre en haut, que c'est beau ! Regardez les photos du jour vous ne serez pas déçu.

Nous finissons cette belle et longue étape avec encore un peu de plage. J'explique à Mathieu qu'à cet endroit la nationale parait plutôt tranquille. Au même moment un train passe entre nous et la nationale, et Mathieu recommence à se plaindre que décidemment les italiens sont fous, parce que mettre un TGV sur une nationale c'est n'importe quoi. Il n'a pas vu que la voie de train était séparée de la route mais je suis trop fatigué pour le lui notifier. À demain !