Etape

Karakol - Kegen

Kilomètres

114

Météo

FROID

Phrase du jour

Je ne comprends pas pourquoi les gens font du vélo dans cette zone - Quentin

Résumé

Les 7 plaies de Mathieu et Quentin.

L'étape d'aujourd'hui a été dure, facilement dans notre top 5 du voyage. Elle a réussi l'exploit de combiner la quasi totalité des pires choses pouvant arriver en vélo. Je vous présente donc les 7 plaies des cyclistes en voyage.

Le chemin de terre dégueulasse

La plus basique des plaies mais également une des pires. Quand le bon asphalte laisse place a un chemin dégueulasse, avec des cailloux et parfois même des vaguelettes (sortes de micro reliefs répétés), tu sais que tu vas souffrir. Réduit la vitesse de croisière très fortement et cause des douleurs au dos. Aujourd'hui c'est 90% de chemin horrible que nous avons eu. Google map nous a bien eu.

La température

Il est facile de l'oublier mais l'être humain est vraiment nul pour gérer les extrêmes de température quand il fait du vélo. Trop chaud, l'étape va être pesante et longue et tu vas mal dormir. Trop froid, tu vas souffrir de partout, ne plus sentir tes doigts et avoir pour seule envie de te réfugier au chaud. Aujourd'hui, nous avons passé un col a 2200 mètres ou le vent glacé dans notre gueule devait être pas loin de -5 degrés. Pour preuve, notre eau a gelé dans les bouteilles donc bon.

Le dénivelé

En vélo, le plat n'existe pas vraiment, le faux plat est partout. Mais quand ça monte véner, ça monte véner et tu te retrouves a forcer sur le petit plateau en avançant super lentement. Les kilomètres passent pas, tu t'énerve tout seul et tu attends la descente tout en sachant qu'il y'aura une autre montée derrière. Aujourd'hui, gros dénivelé avec col a 2200 mètres au point que nous avons du pousser les vélos sur 2 kilomètres tellement c'était la mort.

L'isolement

L'avantage de base en vélo c'est que tu n'es jamais vraiment exposé, il y'a toujours des voitures qui passent et des baraques au bord de la route. Mais parfois tu te retrouves dans un endroit complètement perdu au milieu de nulle part, sans aucune échappatoire : tu continues ou tu t'arrêtes et tu pries pour qu'une voiture passe. Aujourd'hui, plateau montagneux complètement vide avec une voiture toutes les heures et aucun endroit ou se poser au chaud.

Les petits tracas divers

Un peu a part mais toujours présent, il s'agit des inclassables. La bouteille d'eau qui tombe, se tromper de route et devoir revenir en arrière, galérer pour trouver de quoi manger ou dormir, la liste est infinie. Aujourd'hui la thématique était de faire tomber des trucs a cause des vibrations du chemin. Ma sacoche arrière gauche est tombée 5 fois, dont 2 fois dans une pente raide, et Mathieu a fait tomber 4 fois sa bouteille d'eau, le forçant a s'arrêter. Nous avons également du faire deux demi tours en nous trompant de chemin.

Les casses mécaniques

Forcément un vélo ça peut casser a force de prendre sur soi, que ce soit la chaine qui rompt, la classique crevaison ou pire, le dérailleur qui claque. Tout ça prend du temps a réparer, casse ton rythme et t'énerve, quand tu n'est pas obligé d'attendre de l'aide parce que tu n'as pas de quoi réparer. C'est la seule plaie dont nous avons été épargné aujourd'hui, et heureusement.

Le vent de face

La plaie principale. Elle seule dirige toutes les autres plaies. Tout est supportable, même cumulé, sans vent de face. Au contraire, une étape parfaite sera très facilement gachée par le vent de face. Il rend toute communication impossible, ralentit de plus de 10 km/h le rythme de base et provoque une très grande fatigue car il est difficile de contrôler le vélo quand le vent te ballote dans tous les sens. Aujourd'hui, le vent de face a été de la partie sur l'entièreté de l'étape et s'est cumulé au reste pour faire un bon gros tas de caca.

Comme vous pouvez le constater, on a bien accumulé aujourd'hui et on est bien séché, il est l'heure d'aller dormir. Le vélo c'est vraiment pas du tout rigolo parfois.