Etape
Kamakura - Tokyo
Kilomètres
69
Météo
Parfaite
Résumé
Quentin:
Et voila, le voyage est fini. La dernière étape est sans trouble, les 70 derniers kilomètres nous conduisant tranquillement a travers la mégalopole de Tokyo jusqu'a notre petit et douillet appartement pour le mois.
Perso, ca a été quelque chose d'assez étrange. Une sorte de bulle. D'ailleurs seulement 10 jours après la dernière étape, j'ai l'impression que c'était y'a très longtemps. La phase en Asie Centrale me semble tellement déconnectée de ma vie habituelle que j'ai l'impression de ne pas l'avoir vécu. Vraiment bizarre. Bien sûr, c'était génial, mais je pense qu'il est trop tôt pour réaliser ce que ça a fait.
Le vélo a quand même pas mal de soucis liés au mode de transport : Tu peux difficilement les quitter, et du coup aller a 50 kilomètres au sud de ta route pour voir un truc très beau peut être un chemin de croix. Au contraire, c'est sans doute le meilleur moyen de comprendre les distances que tu parcoures et de les ressentir. C'est également le meilleur moyen d'explorer vraiment un pays, de profiter des différents paysages que tu zappes en voiture et d'en voir plus que si tu te déplaces a pied. Du coup ça m'a donné envie d'essayer les autres moyens de voyager : a pied et sac a dos, roadtrip en voiture (voire moto) !
Au final, est ce que je referais ce voyage? Non, sans doute pas. J'aime trop ma vie normale et mon confort pour vouloir repartir avec 2 t-shirts et un vélo sur les routes. Mes prochains longs voyages seront certainement avec les autres moyens de transports donnés plus haut. Je compte évidemment refaire des voyages a vélo (car je reprécise : j'ai adoré ce voyage), mais surement plutôt d'une durée d'un mois maximum. Le vélo, je peux désormais le confirmer, c'est rigolo - mais peut être que c'est de voyager qui est rigolo en fait.
Mathieu:
Pas évident de donner son ressenti sur ce voyage avec uniquement quelques jours de recul. L'expérience du voyage à vélo est assez particulière. Nous avons rencontré beaucoup de cyclo touristes et presque autant de manières différentes d'aborder le voyage. Certains mettent l'accent sur la rapidité et l'exploit sportif, d'autres sur la subsistance avec un budget minimal ou encore sur la rencontre et le partage.
Nous avons essayé de construire notre propre manière de voyager, alternant les hôtels luxueux et les nuits chez l'habitant, les bons restaurants et les échoppes Kazakhe. Nous avons aussi du nous adapter à de nombreuses reprises, prendre le train pour éviter un désert, où arrêter une jeep pour de pas pédaler de nuit. En préparant le voyage et les étapes, on tente de se donner une ligne directrice mais le plus important est finalement de rester ouvert d'esprit, de s'adapter constamment.
La durée de notre voyage est pour cela assez délicate. En 5 mois, il est possible de voir énormément de choses et de pédaler (presque) jusqu'au bout du monde mais c'est en même temps très court. Faut-il pédaler plus longtemps, peut-on se permettre de faire ce détour, où et quand se reposer ? Le curseur est délicat à placer et nous avons été souvent tenaillés entre l'envie d'avancer et le besoin de récupération.
Comme Quentin, je suis très heureux d'avoir réalisé ce projet qui me tenait à coeur mais suis aussi sceptique sur de futurs voyages à vélo. C'est certes un mode de déplacement qui pousse à la rencontre et à la découverte mais c'est aussi de grosses contraintes. De longues journées d'été à rôtir sous le soleil et au contraire, de courtes journées hivernales où il faudra pédaler du lever au coucher du soleil.
S'il est une chose que je dois retenir de ce voyage c'est que dans les moments les plus difficiles nous avons presque toujours trouvé de l'assistance. Je me souviendrai toujours des aiguilleurs Kazakhe qui nous ont accueilli dans un village perdu au milieu du désert, du propriétaire de l'hôtel à Noukous qui m'a emmené voir un docteur en refusant de me laisser payer, des camionneurs qui nous ont aidé quand le vent nous maltraitait, de la famille Ouzbèke qui nous a hébergé avant Samarcande, la liste est longue !
Là où en Europe et au Japon tout est facile et immédiat, la dureté de la vie en Asie Centrale rend l'entraide et la coopération primordiale.
Et voilà pour ce très beau voyage qui fut une expérience magnifique à partager. Quelques jours pour revenir dans le moule de la vie urbaine à Tokyo, puis ce qui sera surement un dur retour à la réalité de la vie Parisienne.
Quelques chiffres :
7000 kilomètres 14 pays traversés 6 intoxications alimentaires 30.000 mètres de dénivelé 16.000 euros dépensés 0 disputes (et ouais <3) 7 chambres a air trouées 3 pédales cassées