Etape
Mutriku - Castro Urdiales
Kilomètres
115
Météo
Parfaite
Phrase du jour
Nique la culture - devant le Gugghenheim où nous restons cinq secondes.
Résumé
Hier soir je célèbre l'inauguration de mon moteur Bafang 1000W. La réussite de mon montage est à la hauteur de mes interrogations. La batterie de 10kg tiendra-t-elle sur mon petit porte gourde ? La fixation sommaire du moteur cassera-t-elle au premier passage en danseuse ? Est-ce que l'eau va s'infiltrer dans tous les câbles que j'ai du laisser à nu ?
Force est de constater que ce kit chinois déjoue tous les pronostics et s'avère d'excellente qualité. Le soir venu, Quentin semble intrigué par le fonctionnement du moteur. Il m'assaille de questions sur les différents modes du moteur, comment utiliser l'accélérateur et le module de contrôle.
Il me propose même d'échanger nos vélos sur quelques kilomètres le lendemain. Avant de nous coucher je le vois consulter la notice en ligne sur le site de Bafang. Je trouve cela un peu suspicieux mais laisse la place au doute.
Le lendemain, il propose de descendre les batteries et de les installer, "pour voir comment on fait". Après la pause café, et avant le premier col, je le vois enfourcher le mauvais vélo. C'est pourtant difficile de se tromper, il y a un monde entre son beau vélo de randonnée élancé, et mon petit vélo rabougri qui a des airs de transformateur électrique. Ce n'était évidemment par fortuit et je le vois disparaître, en mode assistance 5, dans les premières pentes de la montagne basque surplombant Mutriku. J'aurais du être plus prudent.
Non, en vérité, c'est chacun à son poste que nous nous lançons dans cette première étape. La petite route régionale qui relie Mutriku à Bilbao s'avère vraiment plus passante qu'escompté. Le premier col de 450m de D+ est avalé au petit plateau pour Quentin et à 450 watts de moyenne pour ma part. Nous redescendons sur Durango et faisons quelques kilomètres sur une affreuse nationale.
Ensuite, à l'approche de Bilbao, nous empruntons ce qui s'avère être un immense réseau de pistes cyclables desservant toute la région. Si hier j'étais timide sur l'utilisation de l'assistance électrique, aujourd'hui la confiance ne me fait pas défaut. Je découvre qu'il est inutile de pédaler et que je peux me contenter d'accélérer comme sur un scooter pour maintenir une confortable vitesse de 25 km/h sans effort. Puis rapidement, je trouve que l'accélérateur est mal placé sur mon guidon et me force à tordre mon pouce.
Je me lance alors dans des recherches sur comment installer un firmware personnalisé sur mon moteur Bafang et débloquer le mode "cruise control", comprendre pilote automatique. L'idée étant de maintenir une consommation à 250 watts permanente pour pouvoir me libérer du besoin d'utiliser l'accélérateur. Mes investigations sont interrompues par un cycliste espagnol qui me fonçait dessus. J'ai des préoccupations clairement bien différentes de Quentin qui doit absorber un dénivelé continu et probablement jamais égalé auparavant.
Pour faire bonne figure je décide de pédaler un peu et même de pousser mon vélo dans la fin d'un col. Après probablement près de 1400m de D+ nous arrivons au terme de l'étape. Ce n'est pas déplaisant de voyager en vélo électrique, et d'arriver sans avoir du sel sur le front et les yeux qui voient flou mais clairement pas super exaltant non plus.