Etape

Sendai - Oshu

Kilomètres

112

Météo

Nuageux puis grosse pluie

Pensée du jour

Est-ce que je peux esquiver le policier en grimpant sur ce pont piéton ?

Résumé

Après ma petite journée de repos à Sendai que je me suis empressé de ne pas visiter comme l'intégralité de mes jours de repos à vélo (je mange, je dors, je fais les 3 rues alentours puis je mange et je dors, environ, même si la j'ai pour une fois fait des boutiques pour chercher des cartes Pokémon), je repars pour la deuxième partie de ce petit voyage. Le départ est complexe, je suis dans l'entre-deux où je n'ai pas encore bien récupéré des premiers jours tout en ayant la flemme de repartir aussi vite.

Et surtout les feux rouges de la ville commencent à me rendre fou. Il faut comprendre qu'au Japon, il n'y a quasiment aucun croisement simple et aucun rond point (je ne sais sérieusement pas si j'en ai déjà vu un). Des feux de croisement sont placés partout sur les rues à voitures. Et ils sont looooooooooongs car au Japon, tout est réglé comme une horloge. D'abord les voitures voulant aller tout droit, puis re-orange/rouge, puis les voitures qui veulent tourner, puis re-orange/rouge, un dernier passage tout droit et enfin ça change de côté. Ce petit cirque peut durer facile 2 minutes, et autant je respecte quand une vraie rue fait le croisement, autant quand je vois tout ce bazar pour la ruelle Jean-Champomy avec un débit de 3 voitures par heure, mon sang français bout vite.

Avec mes jambes lourdes, j'ai déjà l'impression de faire du surplace alors si on ajoute des pauses forcées tous les 300 mètres, je finis par abandonner mes beaux principes de ''touriste parfait au Japon'' et je prends des raccourcis. J'avance jusqu'au bord du croisement, je vérifie qu'aucune voiture n'arrive, je passe en 3 secondes et je continue. Tout se passe bien, quand soudain j'entends une sirène derrière moi à la seconde ou j'ai grillé un feu. J'ai mal vérifié et une voiture de police a dû me voir ! J'ai quelques secondes pour passer en revue toutes mes plus belles techniques pour échapper à l'amende :

  • la technique de l'épuisement : parler seulement en français en ne comprenant absolument rien, et laisser le policier abandonner

  • la technique de l'élève en retard : expliquer que j'ai oublié mon pantalon à l'hôtel et que je dois me dépêcher d'y retourner avant qu'il soit jeté

  • la technique de l'esquive furtive : tourner à gauche dans la ruelle suivante, monter sur le trottoir, faire un salto derrière une poubelle et me cacher

  • la technique du magicien malveillant : invoquer une pluie de météores sur la route derrière moi pour que le désastre divertisse la voiture de police

Tout à mes réflexions, la voiture de police me dépasse en mode rien à foutre. Ma théorie étant que le policier a vu que j'étais un touriste, que ça le soulait de devoir m'expliquer que griller un feu c'est pas bien, que finalement un petit coup de sirène pour me faire peur était suffisant, et que merde il était pas payé pour ça. En grande tradition quentinesque, ce coup de sirène a fait effet pendant environ 15 minutes, après quoi j'ai vite repris mes raccourcis (on se refait pas)

La suite de l'étape est sans histoire, je retrouve vite mon rythme et à 13h j'ai fait quasiment 90 kilomètres. Problème, le temps se gâte TRÈS vite, je vois les nuages menaçants s'amonceler, le vent se lever, je vérifie la météo et effectivement ça va vite barder. Pas de pause pour le pauvre Quentin, qui avale un sandwich en 4ie vitesse et repart direct pour les derniers kilomètres. Evidemment, j'échoue lamentablement et à peine 5 kilomètres après être reparti, le ciel me tombe dessus, avec un vent de face énervé en prime. Heureusement je ne suis plus très loin et tant bien que mal, j'arrive à l'étape. L'hôtel est vraiment dans son jus, avec des vieux boutons des années 80 partout, c'est très japonais ça, le côté ''on était les meilleurs en technologie dans les années 80 mais on a la flemme de mettre à jour nos équipements maintenant''. Petit coup de coeur pour l'horloge avec des boutons 'air climatisé, TV, lumière' tout en un intégré dans le bureau.